Take care

La photo qui illustre ce billet a une valeur symbolique. C’était 2 jours avant l’opération, il faisait très chaud et bien que j’ai renoncé à un stage de surf, je voulais m’amuser dans les vagues avec ma planche et ressentir un peu d’insouciance. J’étais très angoissée cette semaine là.

Nous sommes aujourd’hui le 25 octobre et le 7 août 2020 j’ai été opérée d’une hystérectomie. Un mot que je n’avais jamais entendu jusqu’au mardi 21 juillet 2020.

Qu’est-ce que c’est ? L’ hystérectomie est un acte chirurgical qui consiste à enlever l’utérus, en entier ou seulement une partie. Il y a différents raisons pour lesquelles cette opération est nécessaire (endométriose, cancer gynécologique, fibrome…) Ce billet n’a pas de contenu ou d’orientation médicale il est juste écrit pour essayer de t’aider et de dire quelles sont les suites d’une telle opération même si chaque opération, chaque corps et chaque être est différent.

Bien sûr l’hysterectomie n’est pas anodine et elle n’a pas les mêmes conséquences si on la subit à 20 ans ou à 45 ans. Quand on a un projet de maternité c’est bien sûr une épreuve alors bien différente à vivre.

C’est un fibrome utérin de 6 cm qui m’a conduite à cette opération. Un fibrome découvert le 14 juillet mais dont je n’avais pas eu connaissance avant. Par contre j’en subissais les désagréments depuis des mois. Règles douloureuses et hémorragiques, longues et très fréquentes, bref le sang rendait mon quotidien fatigant, épuisant et stressant. Mais je ne me suis pas écoutée, j’ai mis cela sur le compte de l’anxiété et j’ai laissé les choses s’empirer jusqu’au jour où cela n’était plus supportable mais trop tard.

Hystérectomie je n’en aime pas le nom. Il me fait penser au mot hystérique ; un qualificatif attribuée trop souvent à la gente féminine (Ce qui reviendrait un peu à penser que c’est l’utérus qui nous rendrait un peu folle et que cette opération guérirait de l’hystérie). Cela n’a bien sûr rien à voir mais voilà je n’aime pas ce mot.

Donc le vendredi 7 août par une journée de canicule horrible j’ai une hystérectomie par cœlioscopie avec conservation des ovaires. Je n’aurai plus de règles et pas de ménopause.  On aurait pu juste enlever le fibrome par cœlioscopie mais avec le risque que les hémorragies reviennent. Je ne voulais pas subir tout cela et une si longue convalescence “pour rien”. Dans mon cas c’était la meilleure solution car mon utérus s’est avéré diagnostiqué “vieillisssant” à l’issue de l’opération et j’aurais continué à avoir mal.   Mon amie Marina m’avait dit que la cœlioscopie provoquait des douleurs , pendant 2 ou 3 jours on souffre dans les épaules et le thorax de ce gaz qui se libère. Elle a eu raison de me prévenir ; c’était assez douloureux et désagréable surtout quand j’ essayais de parler ou de tousser.

Je suis sortie après 2 nuits d’hospitalisation en marchant comme une dame de 90 ans : tout doucement un pied devant l’autre et un peu courbée. Tout allait alors être compliqué pendant un mois. Tu ne peux plus rien faire. Le quotidien se rythme de sieste, repos et dodo. Tu pourras en profiter pour te mettre à jour de toutes tes séries, films & documentaires. Ne prévoie rien d’autres !

Nous avions réservé des vacances à la montagne depuis le mois de février et j’ai préféré que les enfants partent quand même plutôt que de les avoir à la maison (et être ainsi au calme) Mes parents sont gentiment venus s’occuper de moi pendant ce temps.

J’ai finalement pris peu d’anti-douleur. Comme j’étais vraiment au repos je n’avais pas trop mal. La fatigue par contre était elle bien présente, même parler était un effort. Cette opération est impressionnante car tu as du mal à t’imaginer comment tu vas être sans utérus. Je redoutais de sentir “un vide”, de me sentir vide.

Physiquement le ventre est bien gonflé pendant 8 jours et il finit par se dégonfler progressivement. Deux mois après je peux dire que tout est rentré dans l’ordre. Aller à la selle m’a rappelé mon épisiotomie, un moment vraiment pas agréable. il faut être patient, c’est un peu long mais tout finit par rentrer dans l’ordre.

À la sortie de l’hôpital, je me suis installée dans la chambre de Louis au rez de chaussée pour ne pas avoir à monter les escaliers de notre chambre. J’avais mis beaucoup de coussin dont un polochon , bien installée c’était beaucoup plus facile de trouver le sommeil.

Tous les jours j’ai donc ressenti une énorme fatigue. Je suis à peine sortir à peine dans le jardin et je ne sortirai pas de chez moi avant le jeudi 4 septembre, date de mon rendez-vous post opératoire.

Cette semaine là je recommence à marcher,  je vais très lentement.

La semaine suivante, la marche redevient “normale”, tout semble s’être bien remis dans mon ventre.

Je vais bien. Je n’ai plus ses grosses douleurs, je n’ai plus à me soucier de ce que je peux faire ou pas à cause des hémorragies. Sexuellement tu n’as aucune crainte à avoir “on ne sent pas” qu’il manque l’utérus, il ne faut juste pas y penser.

Lorsqu’on subit une opération chaque nouveau jour est un jour qui nous amène vers la guérison. il faut être patient et se dire qu’un jour on y pensera plus. La douleur sera loin dernière nous et on pourra enfin refaire tout ce qu’on faisait avant.

3 mois après je marche bien, je peux faire du vélo et du yoga mais je ne pense pas que je vais me remettre à la course à pied.

Des fois j’ai un petit coup de blues à l’idée de cet organe que je ne porte plus mais je me recentre tout de suite sur cette douleur permanente que je portais et ce sang qui était omniprésent. Et là je me concentre sur le bonheur immense d’être juste bien dans mon corps.

Je vous le souhaite aussi de tout coeur.

Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. Surtout prenez soin de vous, écoutez votre corps et trouvez des professionnels de santé qui vous écoutent et vous aident à trouver ce que vous avez.

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